Après l’annonce des chiffres du mois de décembre, et ceux compilés pour le compte de l’année 2016, la plupart des analystes entrevoient enfin la fin de la traversée du désert pour l’industrie des jeux de casino à Macao. Les six derniers mois ont en effet permis aux géants établissements casinotiers de renouer avec les bénéfices, grâce à une réorientation globale de leur offre. Cependant, derrière cette embellie, semble toujours flotter le spectre de l’austérité brandi par Pékin qui garde définitivement un œil particulier sur les activités de l’ancienne colonie portugaise.
2016 s’achève en beauté
Après plus de deux ans de dégringolade liée principalement à la campagne anti-corruption lancée en 2014 par le gouvernement de Pékin, Macao reprend des couleurs depuis quelques mois. Depuis août dernier, les principaux groupes présents sur le seul territoire chinois où les jeux d’argent sont légaux affichent en effet beaucoup plus de sérénité et entrevoient de plus en plus clairement le printemps. Les chiffres confirment d’ailleurs parfaitement cette tendance à la reprise. En effet, après 26 mois consécutifs de chute, les indicateurs sont de nouveau au vert. L’activité sur le territoire autonome chinois a retrouvé son niveau des belles années et les prévisions sont assez encourageantes. Du côté des analystes, on est globalement très optimiste pour 2017 qui devrait confirmer la bonne tendance. Globalement, les prévisions de ces derniers concernant les revenus du jeu pour la nouvelle année sont de l’ordre de 27,5 milliards d’euros. Les autorités de Macao restent, pour leur part, un peu plus prudentes, mais tout aussi optimistes, avec des prévisions de 24 milliards de dollars pour 2017.
Une nouvelle approche commerciale pour faire face à la crise
En juin 2014, quand le président Xin Jinping lance sa campagne anti-corruption, l’industrie des jeux d’argent à Macao est à son apogée. L’ancienne colonie portugaise est alors considérée comme la nouvelle Mecque des casinos, avec des chiffres écrasant à plates coutures ceux de l’historique Las Vegas qui subit alors encore les effets de la crise. Puis, avec la mise en place par Pékin, du plan de lutte contre le blanchiment d’argent qui vise principalement les cadres des entreprises d’Etat et les hauts fonctionnaires chinois, c’est la dégringolade. Macao voit alors fuir ses gros joueurs, et ses revenus fondre comme neige au soleil. En 2015, la cité perd ainsi près d’un tiers des revenus. La chute libre se poursuit jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2016.
Sur recommandation des autorités locales, les principaux établissements de casinos installés à Macao réorientent alors leur stratégie commerciale. Désormais, le Sands China, le Wynn Macau et les autres groupes internationaux installés sur le territoire autonome chinois concentrent leur énergie sur une nouvelle cible de clients plus familiale. Plus question donc de tout miser sur les gros parieurs habitués aux très courts séjours. Les établissements comme The Parisian Macau ou le Wynn Palace misent désormais sur un tourisme plus familial, mettant en avant leurs nombreuses attractions et commodités diverses. Et vraisemblablement, ça marche !
Les autorités chinoises toujours à l’affût
Cependant, s’il y a bien des raisons de se réjouir, les opérateurs de casino macanéens restent sur le qui-vive face à l’éventualité de la prise de nouvelles mesures restrictives par le gouvernement de Pékin. La récente interpellation de 18 employés du groupe casinotier Crown pour marketing illégal illustre d’ailleurs assez clairement la volonté des autorités chinoises de garder le contrôle sur l’industrie des jeux sur son territoire autonome.
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